Je souhaite revenir ici sur ce qui à mon sens distingue les différents professions « psy », ainsi que sur leur fonction.
Le terme « psy » est un terme générique, qui peut renvoyer à différents professionnels intervenant dans le domaine du soin psychique. Il n’y a pas un psy, mais des psys. Et chacun ont des rôles et des formations différents, mais qui peuvent être tout à fait complémentaires dans leur intervention auprès du patient.
Un psy ? Des psys ? Quels psys ?
- Le psychologue
Le psychologue est diplômé d’état d’un Master professionnel en psychologie. Il est formé aux Sciences humaines, et a étudié les fonctionnements psychiques humains.
Le psychologue est un clinicien, c’est à dire qu’il intervient au plus près (klinikos = « au chevet de » en latin) de la personne, dans une démarche d’aide, de compréhension et d’accompagnement de la souffrance ou de la problématique que celle-ci traverse. Ses domaines d’intervention sont très vastes.
Le psychologue est également psychothérapeute, c’est-à-dire qu’il est formé à l’usage des psychothérapies, des méthodes de soins qui peuvent être diverses. Il peut proposer des outils concrets (tests psychologiques, accompagnement, thérapie,etc.), mais le travail et l’intervention qu’il fournit ont normalement pour but assigné la psychothérapie.
C’est quoi une psychothérapie ?
Une psychothérapie – il en existe de qualités diverses- se définit comme « la guérison pratique du malade, la récupération de ses facultés d’agir et de jouir de l’existence » (Freud, in « la technique psychanalytique »).
On dit aussi que « l’acte psychothérapique », c’est « savoir écouter, analyser et être en mesure de mettre en mots au bon moment (…) » (F. Dolto) sur ce qui se passe et se vit « en dedans ».
Il est important de souligner qu’une psychothérapie ne promet pas le bonheur, ni avance l’idée de complétude (comme cela peut être vendu ici et là, dans un but mercantile et marketing). Qu’on se le tienne pour dit : la psychothérapie et le forfait fitness satisfait ou remboursé avec résultats en 2 séances, ont peu de choses en commun. Si ce n’est peut être de travailler sa souplesse…d’esprit..
Par ailleurs, le psychologue ne travaille pas sur ordonnance, et ne peut pas délivrer de traitement médicamenteux.
- Le psychiatre
Le psychiatre, est le médecin spécialiste du psychisme, de l’esprit, de l’âme. Il peut prescrire des médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques, etc.) s’il le juge nécessaire.
En effet, quand la souffrance psychique devient trop lourde, trop handicapante ou envahissante au quotidien, nous pouvons avoir besoin d’un suivi médical.
Le psychiatre est aussi psychothérapeute, un titre que lui octroie de son diplôme, mais ce n’est pas systématique.
- Le psychothérapeute
Le psychothérapeute est une personne qui a obtenu le titre réglementé de psychothérapeute.
Il s’est souvent formé à une thérapie précise, et pratique cette thérapie au sens strict.
Le psychologue est d’office psychothérapeute, par le biais de ses études. Le médecin peut demander ce titre aussi par octroi de son diplôme. Mais d’autres personnes, qui ne sont pas diplômée en psychologie ou en médecine peuvent se former à une ou des thérapies. Il existe plein d’approches : psychanalyse, thérapies cognitivo-comportementales, humanistes, etc.
En France, trois titres sont officiellement réglementés par la loi :
Psychiatre (médecin spécialiste)
Psychologue (diplôme universitaire protégé)
Psychothérapeute (titre reconnu, accordé sous certaines conditions strictes)
Ces trois titres garantissent un niveau de formation, une déontologie, une responsabilité professionnelle et un contrôle légal.
Psycho couac ?
Et les autres ? Car oui, il se peut qu’on croise lorsqu’on cherche à adresser sa souffrance psychique et demander une aide,
une offre pléthorique de « psy », qui eux n’ont pas de titres qui est encadré légalement.
Et c’est la jungle:
- Psychopraticien
- Analyste transactionnel
- Coach de vie
- Énergéticien de l’âme
- Etc.
Ces pratiques ne sont pas des diplômes d’état, ou des titres encadrés légalement.
Le terme peut être utilisé par (presque) n’importe qui ayant suivi – ou non – une formation privée.
Il y a toutefois des écoles très sérieuses, avec un cursus à intégrer et un travail de supervision soutenu et rigoureux.
La difficulté est donc qu’on ne sait pas toujours si le/la thérapeute a une expérience et une formation rigoureuse, ou si il/elle a juste un week-end de formation dans une salle de séminaire.
Ces praticien⸱nes peuvent parfois apporter un soutien, mais rien ne garantit la compétence, ni la protection du patient.
Alors, vers qui se tourner ?
On peut trouver son psy. Mais on peut aussi le « choisir ».
Il existe en effet un « rapport psychothérapeutique », un rapport au thérapeute, sans quoi il est vain de penser à être soigné.
S’engager dans un rapport psychothérapeutique, c’est faire part de sa fragilité, d’une intimité, à un autre. Lorsque nous faisons la démarche de rencontrer un « psy », c’est que nous ressentons le besoin de nous appuyer sur un tiers, neutre, extérieur, pour évoquer et mettre en sens son vécu, sa souffrance psychique. On fait part de sa fragilité, d’une intimité à un autre.
Il s’agit donc de saisir une confiance, une sensibilité chez cet autre qui doit accueillir et accompagner avec sympathie et bienveillance.
Trouver son « psy », c’est donc surtout une affaire de contact – à comprendre ici comme « con-tact », signifiant un contre-tact, un rapport entre deux corps, un toucher…
